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Read on line, follow the updates of my historic novel The Boutique Robillard, fandom of Gone with the Wind (in English, click on top)

 

 

 

Lisez en ligne mon roman historique, dans l'Amérique de 1876 : La Boutique Robillard, ma suite d'Autant en Emporte le Vent (en français)

Publié par Arlette Dambron

27 mars 1875, 16h, Atlanta, Peachtree St.

« Prissy ! Il faut que tu m’aides à resserrer mon corset. Je veux porter ma belle robe de soirée émeraude, ce soir. »

Corsetage ferme pour Scarlett O'Hara.

Corsetage ferme pour Scarlett O'Hara.

La jeune servante s’empressa d’aider sa maitresse. Puis Scarlett s’assit devant sa poudreuse. Sa coiffure avait été artistiquement élaborée grâce aux doigts expérimentés de Prissy. Il ne restait plus à Scarlett, pour parfaire sa tenue, que de revêtir son collier serti d’émeraudes.

Elle vaporisa distraitement son parfum préféré au creux de ses poignets. Elle était enfin prête.

Ashley allait bientôt venir la chercher pour l’emmener au théâtre. Il avait insisté pour qu’elle découvre une nouvelle représentation de la pièce de Romeo et Juliette de William Shakespeare.

Elle regarda l’heure. Amplement en avance, pour une fois. Alors elle laissa son esprit vagabonder sur les évènements de ces derniers mois.  

Tant de choses avaient changé ! La Scarlett d’il y a deux ans n’existait plus. Elle était fière des combats qu’elle avait menés et gagnés.

 En premier lieu, elle avait lutté contre l’anorexie et avait remodelé son corps grâce à une nouvelle hygiène de vie. Aujourd’hui, elle pouvait à nouveau s’admirer dans le miroir.

C’est pourquoi, pendant les dernières semaines écoulées, elle avait accepté plusieurs sorties avec Ashley. Elle se sentait bien et voulait le montrer.

Elle se doutait que quelques-unes de ses « amies » de la Vieille Garde allaient commenter et faire leurs choux gras des distractions de Scarlett O’Hara.

Néanmoins, la situation avait véritablement évolué depuis son divorce. Beaucoup de gens avaient finalement pris son parti, plaignant la femme abandonnée par Rhett Butler. Ils lui faisaient gré de tous les efforts qu’elle avait accomplis pour regagner l’estime de la communauté, la générosité dont elle avait fait preuve envers les nouveaux pauvres laminés par la crise économique, son enthousiasme (affiché !) à se joindre aux membres de différents cercles de bienfaisance. 

Alors, son combat de réinsertion dans la société d’Atlanta gagné, elle ne voulait plus réfreiner son envie de profiter de la vie, et d’aller aux spectacles ou au restaurant.

Cela lui faisait du bien de sortir à nouveau et d’être exposée aux regards des hommes admirant sa beauté épanouie. Elle comptait jouir pleinement de cette période de légèreté retrouvée.

La plus belle bataille qu’elle ait eu à mener, sa plus grande fierté, fut d’avoir gagné la confiance de ses deux enfants. Ils avaient vraiment un bon tempérament ! Toutes ces années où elle les avait abandonnés ! Elle le reconnaissait car Scarlett n’était pas dupe de ses manquements. Elle avait fait le pari il y a dix-huit mois de devenir une meilleure mère. Bien sûr, tout n’était pas gagné. Tous les jours, il fallait qu’elle chasse ses réflexes d’être ennuyée par l’impétuosité juvénile d’Ella, ou le besoin constant d’attention de Wade. Mais son talent maternel tout neuf se bonifiait de jour en jour. Jamais elle n’aurait cru pouvoir y arriver.

Ce qui était triste, c’est qu’elle ne pouvait plus en faire profiter sa fille préférée. Bonnie ! Sa précieuse… La douleur d’avoir perdu son enfant serait toujours présente en elle, mais elle avait réussi à emprisonner cette souffrance, à l’anesthésier.  Elle devait s’habituer à sa présence et continuer à vivre.

Ses deux enfants l’exigeaient et lui apportaient en retour de nouvelles joies simples auxquelles auparavant elle n’avait jamais pris garde : un dessin, une fable racontée, un jeu partagé, des petites choses qui, additionnées les unes avec les autres, avaient transformé les yeux que ces deux enfants timides posaient sur leur mère.

Admiratifs, ils l’avaient toujours été. Mais ce sentiment de fierté pour une mère brillante et dynamique s’était toujours couplé avec la crainte qu’elle leur inspirait. Appréhension de ses éclats, de son agacement qui pouvait surgir à la moindre bêtise de l’un ou l’autre de ses enfants.

Dorénavant, ils n’avaient plus de raison de se sentir mal à l’aise. Bien sûr, elle manifestait de temps en temps quelques pointes d’humeur à leur égard, mais ils avaient pris conscience qu’elle les aimait vraiment.

Et puis ils étaient tous les trois. Il n’y avait plus l’Oncle Rhett. Leur mère était un refuge sûr et protecteur. En comparant leur situation avec leur cousin Beau, ils se disaient que, vraiment, ils avaient de la chance d’avoir une telle mère.

Aux prochaines vacances, ils iraient rejoindre leurs cousines à Tara. La plantation était pour eux une immense salle de jeux, de rires, et de cabrioles dans les champs.

Wade appréciait avant tout le contact avec l’Oncle Will qui l’avait pris sous son aile protectrice. Il était son instructeur en choses de la nature, lui apprenait les prémisses de la culture du coton et le rythme des saisons.

A Tara, Ella profitait de l’attention bienveillante de Mammy. La petite fille avait beaucoup de plaisir à constater que, face à Mammy, leur Mère perdait son assurance. C’était amusant de la voir obéir à la vieille femme, comme une enfant. Leur mère avait-elle été une enfant ? Décidément, cette mère était pleine de bonnes surprises.

Oui ! Scarlett était fière de la façon dont ses enfants grandissaient.

ooo

Et Tara ? Elle y avait fait quelques séjours. C’était toujours son point d’ancrage, son roc. « La terre, il n’y a que cela qui compte ! » lui avait dit son père. Chacune de ses visites avait était prioritairement dédiée à de longues discussions avec Will sur la gestion de la plantation. Comme il était dur de faire redonner à Tara sa splendeur d’avant ! Il lui aurait fallu beaucoup plus d’argent qu’elle n’en avait. Un jour, peut-être…

Tara était devenue une simple "ferme".

Tara était devenue une simple "ferme".

Grâce à la ténacité de Will, les terres cultivées avaient commencé à regagner chaque centimètre de parcelle. Ah ! Vraiment, Suellen avait de la chance d’avoir un mari aussi énergique. Un court instant, Scarlett se dit qu’elle aurait dû épouser quelqu’un comme lui. Oh ! Bien sûr, pas un Cracker, pas un fermier pauvre ! Scarlett n’avait pas changé à ce point. Mais, si elle s’était mariée à quelqu’un aimant Tara, peut-être auraient-ils réussi à redonner à la plantation des O’Hara, non pas son faste d’autant, mais une plus belle allure que celle qu’elle avait aujourd’hui.

Pas de regret, de toute façon. Scarlett n’allait pas rencontrer d’homme qui aimerait Tara, puisqu’elle ne se remarierait plus !

Son cher Tara était entre de bonnes mains. C’est Will qui dorénavant veillait avec la même passion que l’aînée des O’Hara sur la plantation.

Scarlett, elle, avait sa vie à Atlanta. Il est vrai que son magasin, les maisons construites sur les terrains, même sa dernière scierie, toutes ses activités ne la passionnaient plus. Elle devait se l’avouer. Elle décida donc de tout vendre, de tourner cette page-là aussi.

ooo

Le divorce lui garantissait chaque mois une rentrée financière confortable, du moins jusqu’en 1878, au terme des cinq années stipulées dans le contrat de séparation. « Rhett aurait pu – aurait dû - être encore plus généreux » conclut avec une pointe d’amertume Scarlett. La jeune femme n’avait pas changé sur ce point : son amour de l’argent était toujours aussi vivace.

Divorce ! Une plaie profonde. Une coupure. Une honte qu’elle avait dû affronter seule. Peut-être que son ex-mari avait voulu inconsciemment – ou consciemment – l’abattre par ce biais… Eh bien non ! Malgré un tel séisme dans sa vie, un si grand changement de statut de femme divorcée affiché aux yeux du monde, rien ne l’avait fait flancher. Plus Scarlett tombait, plus elle se relevait. Et elle s’était remise.

C’est comme cela qu’elle avait pu aider Ashley à remonter la pente. La mort de Melly l’avait anéanti. Il en avait été de même pour elle, d’ailleurs. Le veuf avait passé de longues journées en totale léthargie, s’abrutissant d’alcool.

Scarlett s’était montrée présente – pour Melly – pour le petit Beau qui était désorienté. Le monde du petit garçon s’était écroulé. Plus de maman pour le caresser. Heureusement qu’il pouvait se réfugier chez sa Tante Scarlett et jouer avec ses cousins Wade et Ella.

Les forces retrouvées de Scarlett avaient fait sortir Ashley de l’abîme du deuil.  Il avait, petit à petit, repris sa posture de gentleman calme et discret. Scarlett lui avait fait comprendre qu’il devait être fort pour son fils afin que l’enfant reprenne confiance en l’avenir.

Le veuf de Mélanie s’était senti profondément reconnaissant envers Scarlett de son soutien infaillible et patient. Il lui était redevable de lui avoir tenu la main pour sortir de son affliction. Ce rapprochement n’avait fait qu’accentuer l’admiration qu’il avait toujours ressentie pour Scarlett, lui qui s’émerveillait de sa « passion de la vie ».

Pour la remercier, Ashley avait, de son côté, affronté en première ligne la rancœur et la jalousie de sa sœur India et des matrones de la Vieille Garde, lorsque celles-ci s’étaient opposées catégoriquement à la réintégration de Scarlett dans leur bonne société. Son ton glacial leur intimant de taire leurs médisances sur la meilleure amie de Mélanie avait – partiellement – permis à Scarlett de revenir, la tête haute. 

La complicité renforcée entre les amis d’enfance avait réveillé chez lui quelques ferveurs à son endroit. Il pouvait maintenant, sans trop se brider, s’afficher ouvertement fier d’avoir une si belle cavalière à ses côtés.

Scarlett O'Hara et Ashley Wilkes, heureux de se retrouver.

Scarlett O'Hara et Ashley Wilkes, heureux de se retrouver.

Petit à petit, l’idée faisait son chemin. Il savait que sa Melly, du ciel où elle était montée directement, l’avait confié à sa belle-sœur, au même titre que Beau, avant de mourir.

Alors, Ashley commençait à rêver. L’épouser, c’est ce que Scarlett avait voulu le jour du barbecue à Twelve Oaks. Elle l’avait aimé, si fidèlement... Lui pouvait maintenant laisser libre court à son attirance physique, à son désir d’elle. Il s’en gênait de moins en moins.

« Pourquoi ne pas refonder une famille à cinq ? » avait-il suggéré à Scarlett. L’idée lui avait paru tellement évidente il y a quinze jours lorsque leurs trois enfants les avaient accompagnés pour une grande promenade dans le parc le plus fréquenté d’Atlanta.

Atlanta, Ponce de Leon Springs Park en1879 - source Harper's New Monthly Magazine, December 1879

Atlanta, Ponce de Leon Springs Park en1879 - source Harper's New Monthly Magazine, December 1879

. L’apparence de « famille recomposée » avait fait réagir au passage Mesdames Esling et Merriwether lorsqu’elles croisèrent les familles Wilkes et O’Hara / Hamilton / Kennedy.

Nul doute qu’elles vont en profiter pour colporter un nouveau ragot. Tantes Eulalie et Pauline vont encore en faire des gorges chaudes à Charleston !

D’un revers de main, Scarlett balaya la perspective d’un nouveau scandale à venir.  Qu’elles en parlent, peu m’importe ! Je n’ai plus personne à choquer… 

ooooOOoooo

Auteur : Arlette Dambron

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Scarlett O'Hara - Source Warnerbros.fr

Scarlett O'Hara - Source Warnerbros.fr

Tara ! Gerald O'Hara à Scarlett : "Vous voudriez me faire croire, Kathie Scarlett O'Hara, que Tara ne signifie rien pour vous ? Mais voyons ! La terre, c'est la seule chose qui compte, c'est la seule chose qui dure ! " Margaret Mitchell - Source photo : Warnerbros.fr

Tara ! Gerald O'Hara à Scarlett : "Vous voudriez me faire croire, Kathie Scarlett O'Hara, que Tara ne signifie rien pour vous ? Mais voyons ! La terre, c'est la seule chose qui compte, c'est la seule chose qui dure ! " Margaret Mitchell - Source photo : Warnerbros.fr


Commentaires des lecteurs sur mon roman "The Boutique Robillard" sur fanfiction.net et archiveonourown.org - Chapitre 9 :

Fai… chapter 9 . Apr 17 : Scarlett a repris goût à la vie, et c'est super de lire ça. J'avoue avoir du mal à imaginer Ashley sorti de sa mélancholie, car elle est tout de même très ancrée dans sa personnalité depuis le début de l'histoire originale. Mais cela fait un rival en plus!
Très bons chapitres, j'ai hâte de lire la suite avec Rhett et Duncan.

***

 orb… chapitre 9 . 19 avril : Ashley et Scarlett-Mariage-non, non, non. J'espère que Scarlett est plus sage que ça à ce stade. Amitié seulement -umm, OK.

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 Aet… chapitre 9 . 19 avril : Je peux en fait voir Ashley et Scarlett ensemble. Elles dilueraient les pires traits de caractère de l'autre.

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Guest Chapitre 9 invité . 18 avril : Merci beaucoup pour votre mise à jour surprise. Cette nouvelle Scarlett rajeunie est exactement comme, avec le temps, je crois que le personnage de MM serait. De plus, si Rhett est parvenu à surmonter son chagrin et à guérir son cœur dans l'intervalle, je peux imaginer que son intérêt pour son ex-femme soit ravivé.

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Tru… chapitre 9 . 18 avril : Quand Scarlett se concentre sur quelque chose, elle est capable d'accomplir de grandes choses.
C'est bien qu'Ashley Wilkes ait finalement développé une colonne vertébrale, mais il n'y a aucune chance qu'elle accepte le mariage.

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Al… chapitre 9 . 17 avril : Ooh Ashley, j'espère que Scarlett lui donnera raison. Une petite dose de honte et de rejet dans le futur pour Ashley, on ne peut qu'espérer.

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Sca… chapitre 9 . 17 avril : Vous avez utilisé le terme Quaker, qui est une religion pour décrire Will, et je pense que vous vouliez Cracker qui est un mot d'argot utilisé pour décrire une personne blanche pauvre et sans passé familial important. Les Crackers étaient les pionniers du Sud. Pendant l'expansion des terres des États-Unis après l'achat de la Louisiane en Oklahoma, on les appelait les Sooners, parce qu'ils ont jalonné leurs revendications territoriales "plus tôt" qu'ils n'étaient censés le faire. J'adore cette histoire et j'ai hâte que Rhett perde la tête à cause de la façon dont Scarlett s'est encore réinventée.

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 Guest Chapitre 9 . 17 avril : Un autre grand chapitre, comme toujours. Merci de nous apporter par vos écrits le réconfort dont nous avons tant besoin en ces temps.
 

Découvrez le chapitre 1 de mon roman The Boutique Robillard, ma suite d'Autant en Emporte le Vent, : Le Divorce

Premier chapitre du roman La Boutique Roblliard : Le Divorce
Premier chapitre du roman La Boutique Roblliard : Le Divorce

 

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