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Read on line, follow the updates of my historic novel The Boutique Robillard, fandom of Gone with the Wind (in English, click on top)

 

 

 

Lisez en ligne mon roman historique, dans l'Amérique de 1876 : La Boutique Robillard, ma suite d'Autant en Emporte le Vent (en français)

Publié par Arlette Dambron

Mercredi 21 juillet 1876, 20 heures, à bord du paquebot Ville de Bordeaux, dans l’Océan Atlantique

 

Les passagers de Première Classe du paquebot Ville de Bordeaux commençaient à s’installer dans une routine agréable. Dans cet espace confiné, des amitiés de circonstance se tissaient en fonction des affinités, ou des habitudes de rencontre sur le pont de promenade, dans les salons ou la salle à manger.

C’est ainsi que Rhett Butler retrouva ses voisins de table de la veille. Archibald Le Rouge et lui s’étaient quittés il y a quelques heures à peine, mais déjà ils s’engageaient dans d’autres thèmes de discussion.

Comme la veille, Néanmoins, la difficulté première fut de choisir la langue pour communiquer. Si lors de leurs premiers échanges, ils tentèrent l’anglais, Rhett comprit rapidement qu’Archibald s’empêtrait dans le sens des mots, et que la grammaire n’était pas son fort. Ils auraient pu s’accorder sur le portugais, car Rhett en avait une connaissance suffisante pour soutenir une conversation. Le Hollandais maîtrisait le brésilien comme sa langue natale, même s’il ne réussissait pas à masquer son accent néerlandais. C’était plus problématique pour Archibald qui s’empêtrait dans la prononciation des voyelles et finissait généralement ses phrases en français – ce qui ne semblait affecter ses compagnons de chambrée qui jonglaient avec le brésilien, l’anglais et le français sans difficulté.

Rhett laissa Archibald raconter avec exubérance une aventure rocambolesque qui lui était arrivée à Paris, et il en profita pour examiner discrètement les deux autres hommes.

Quelque chose « clochait ». Comment le pétulant artiste en était-il arrivé à partager le voyage avec des gens si sérieux, surtout avec le plus âgé assis à sa gauche !

L’allure de Nikolaas Van Houtten n’était pas, de prime abord, celui d’un joyeux drille. Les deux petites rides verticales entre les yeux témoignaient d’un caractère anxieux. Les cheveux tirés impeccablement vers l’arrière pour maîtriser leur ondulation, la moustache impeccablement taillée et le petit nœud papillon fixant strictement le col de chemise ne laissaient pas place à la fantaisie. Seule semblait se rebeller la frange de boucles blondes que ses doigts essayaient en vain de cranter vers l’arrière mais qui retombait aussitôt sur le front.

Quel âge avait-il ? Probablement trois ou quatre années de plus que moi, estima Rhett. Des fils argentés parsemaient ses mèches blondes, comme sur quelques poils de sa moustache. En fin connaisseur – et pour cause-, de ce qui plaisait aux femmes, Rhett concéda que Nikolaas, avec ses pommettes hautes et les joues creusées, couplées à son regard bleu délavé énigmatique, dégageait un charme indéniable et une aura de mystère dont certaines devaient raffoler.

Quelques Personnages du roman historique La outique Robillard: Rhett Butler (Clark Gable), et ses compagnons de table sur le paquebot transatlantique, le Brésilien Percejevo, le Hollandais Nikolaas Van Hooten, et le Français Archibald Le Rouge (portraits générés par l'intelligence artificielle suivant mes descriptions).

Quelques Personnages du roman historique La outique Robillard: Rhett Butler (Clark Gable), et ses compagnons de table sur le paquebot transatlantique, le Brésilien Percejevo, le Hollandais Nikolaas Van Hooten, et le Français Archibald Le Rouge (portraits générés par l'intelligence artificielle suivant mes descriptions).

 

D’ailleurs, la jeune femme assise à deux chaises en face d’eux semblait être du même avis. Même si sa vanité devait en souffrir, c’était bien dans sa direction que ses yeux papillotaient discrètement. En pure perte manifestement puisque Nikolaas ne daigna s’arrêter sur le sourire de la jolie passagère qu’un instant. Encore un qui est obnubilé par un seul cœur… Rhett refusa de laisser l’éclat de certaines émeraudes brouiller son esprit. Au moins pendant quelques heures, il fallait qu’il se protège de l’angoisse obsédante à l’imaginer avec l’autre à Philadelphie, en s’intéressant à ses compagnons de voyage.

«Il y a de l’agitation ce soir. La salle à manger est pleine à craquer ! C’est une des caractéristiques remarquables que j’apprécie sur les paquebots transatlantiques : la concentration de dizaines de nationalités qui n’étaient pas destinées à se croiser – et qui doivent se supporter, à moins de se jeter à l’eau !» conclut-il avec humour.

Le jeune homme qui avait été presque muet jusque-là se permit de le contredire : «Pas autant qu’au Centennial ! C’est un flot incessant de gens qui nous submerge, aussi irrésistible et continu qu’un éboulement de terre grasse charriée par le torrent d’un soir d’orage. Et quelle atmosphère cosmopolite ! J’ai lu dans le guide qu’il y a trente-cinq pays représentés. C’est une véritable Tour de Babel !»

Le Centenaire de 1876 à Philadelphie, Main exhibition building (source Frank Norton Frank Leslie, Historical Register of the US Centennial exposition)

Le Centenaire de 1876 à Philadelphie, Main exhibition building (source Frank Norton Frank Leslie, Historical Register of the US Centennial exposition)

 

Archibald se moqua gentiment de lui : «Il est certain que, lorsqu’on est habitué à la pampa brésilienne, l’affluence des visiteurs est dépaysant !»

Rhett ne releva pas que le jeune homme avait rougi sous l’effet de la taquinerie du Français. Par contre… avait-il bien entendu ? Ou était-ce encore le fantôme de Scarlett qui continuait sans répit à le narguer ? 

«Le Centennial ?  J’ai l’intention d’y aller à mon retour de France » - à condition que son humeur se soit améliorée grâce à une certaine Madame Butler… - « Vous êtes allés à Philadelphie ?»

Sa question était plutôt cocasse puisque tous les étrangers se trouvant aux Etats-Unis en ce moment venaient dans un but, voir l’exposition internationale !

«Oh oui ! Et aux meilleures loges ! Dans la suite de l’Empereur du Brésil !» La voix excitée d’Archibald trahissait son émoi de petit Français d’être introduit dans un environnement royal.

Rhett fronça le front. La tendance à la vantardise de l’artiste était-elle la raison d’une telle annonce ?

Nikolaas marqua son irritation en se raclant la gorge. «Archibald s’est emporté trop vite. Nous ne faisions pas partie de sa suite, mais Sa Majesté Dom Pedro nous a fait l’honneur de nous proposer de voyager avec lui jusqu’à Philadelphie.»

«Belle marque de considération ! J’ai entendu le plus grand bien de ce monarque libéral et féru de sciences. » 

«En effet, il témoigne d’une exceptionnelle ouverture d’esprit et de soif de connaissances scientifiques et artistiques. C’est pourquoi il était désireux de passer en revue tous les halls, même s’il était déjà là pour l’ouverture au mois de Mai. Malheureusement, nous n’avons pas eu temps de l’accompagner partout, car nous avions un rendez-vous important avant d’embarquer sur ce bateau. Alors nous nous sommes concentrés sur le hall de l’Agriculture et celui des Machines. Cela a valu la peine car j’ai trouvé une machine intéressante qui à elle seule vaut le voyage à Philadelphie. »

«Ah ? Quelle est cette invention ?» Rhett posa la question par politesse, content que le Hollandais ait décidé de se montrer plus disert. Mais, à la seule évocation de cette damnée exposition, il imaginait maintenant Scarlett et Duncan, déambulant main dans la main dans les allées de Fairmount Park… Non ! Vraisemblablement pas, main dans la main car elle était entourée de chaperons dans la journée. Uniquement dans la journée… 

Perdu dans ses pensées cauchemardesques, il sursauta quand Nikolaas précisa : « Oh ! Cela ne va pas signifier grand-chose pour vous. C’est un industriel de New Haven dans le Connecticut qui a inventé un concasseur de pierres et de minéraux très puissant. Il permet d’agripper des rochers d’une demi-tonne, même à flanc de colline ou dans la gorge des rivières, et les réduire à la taille souhaitée de fragments.» 

Broyeur de pierres et minéraux Blake Crusher, présenté au Centenenial de Philadelphie, Hall des Machines, Fairmount Park, Centennial of Philadelphia - (source The Centennial Exhibition described and illustrated, source J.S. Ingram,
Broyeur de pierres et minéraux Blake Crusher, présenté au Centenenial de Philadelphie, Hall des Machines, Fairmount Park, Centennial of Philadelphia - (source The Centennial Exhibition described and illustrated, source J.S. Ingram,

Broyeur de pierres et minéraux Blake Crusher, présenté au Centenenial de Philadelphie, Hall des Machines, Fairmount Park, Centennial of Philadelphia - (source The Centennial Exhibition described and illustrated, source J.S. Ingram,

 

«Hum, Hum ! » fut tout ce que Rhett put répondre pour signifier qu’il l’écoutait. Bon sang, je préférais encore quand il était taciturne… Quel sujet ennuyeux…

L’autre se lassa et cessa de regarder le Charlestonien pour se tourna vers Percevejo : «Tu sais à quelle vitesse les mâchoires de ces engins s’usent. Avec ce système ingénieux, nous allons économiser de la  main d’œuvre, accéder plus rapidement aux gisements et donc augmenter par conséquent nos bénéfices. J’ai mis une option d’achat pour deux machines auprès de la Blake Crusher Company, et je leur confirmerai par télégramme à notre retour à Rio dès que j’aurai le feu vert pour passer commande.»

Malheureusement pour Nikolaas, Percevejo ne sembla pas plus passionné par cette machine révolutionnaire que Rhett, mais il fit semblant avec plus d’aisance, par habitude certainement. «C’est une bonne idée, Pei.» Puis il s’adressa à Rhett : « Monsieur Butler… »

«Je vous en prie, appelez-moi Rhett où je vais me sentir encore plus vieux que je ne suis.. »

«Soit. Rhett, lorsque vous irez à Fairmount Park, ne manquez pas de visiter les Pavillons du Brésil. Toutes les richesses dont notre beau pays regorge sont présentées dans presque tous les halls : le Main Building, celui des Machines, de l’Agriculture, la Galerie d’Art et le Pavillon créé par les femmes. Si vous avez le temps, vous pourrez admirer aussi la jolie villa du Brésil installée à côté du ravin Lansdowne.»

Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)
Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)
Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)
Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)
Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)

Expositions du Brésil au Centenaire de 1876 à Philadelphie : stands dans le Hall des Machines, le Hall de l'Agriculture, Le Main Building, et la Villa du Brazil - (source Free Library of Philadelphia)

 

«C’est impressionnant. Et vous en parlez avec tant d’enthousiasme que je ne manquerai pas d’y faire un tour. 

Archibald lui tapota l’épaule en riant : «Rhett, vous avez devant vous le Brésilien le plus amoureux de son pays ! Et, même s’il va en rougir, celui dont l’Empereur est le plus fier ! A tel point que Dom Pedro a insisté pour qu’il ramène avec lui des objets de sa famille pour en décorer le Pavillon du Brésil!»

Gêné par cette confidence devant un étranger, Percevejo préféra se replonger dans le mutisme.

Ils finirent de savourer le rôti de porc en silence, mais Rhett n’avait plus faim. Où dînait--elle en ce moment ? Et ensuite ?  Mieux valait boire pour oublier la nuit qu’il redoutait….

 

ooooOOoooo

 

Mercredi 21 juillet 1876, 20 heures, Restaurant Parkinson’s, 180 Chestnut Street, Philadelphie

«Quel dommage que Madame Vayton ne soit pas avec nous pour diner avec nous dans ce charmant endroit ! »

Restaurant Parkinson en 1853, à Philadelphie, Chestnut Street, Pa. (source Library of Congress Prints and Photographs Division)

Restaurant Parkinson en 1853, à Philadelphie, Chestnut Street, Pa. (source Library of Congress Prints and Photographs Division)

 

Liam Roberts le proclama le plus sincèrement du monde. Mais lui comme les trois autres respirèrent de soulagement.

«Oui, mais ma mère était un peu fatiguée après ces deux jours d’exposition. Elle a préféré dîner dans notre suite afin d’être parfaitement reposée pour affronter notre dernière journée à Philadelphie. »

«Quel dommage ! Elle va nous manquer ! » Scarlett n’en pensait pas un mot, mais elle s’y astreignit par politesse.

«Quelle bonne idée tu as eue de choisir ce restaurant ! On vante les louanges de James Parkinson jusqu’aux cuisines de nos restaurants les plus sélects de Caroline du Sud. » Il se tourna vers Scarlett, assise à sa droite : «Vous allez découvrir pourquoi les chroniqueurs culinaires de New York ont décerné au menu du Chef le titre du « Dîner à Mille Dollars » ! » (*1)

Scarlett en manqua s’étrangler. Il n’était pas d’usage qu’un gentleman fasse mention d’une notion de prix lors d’une invitation, et Scarlett comprit qu’il s’agissait seulement d’une formule. Mais la jeune femme qui avait tant lutté pour gagner son argent en fut quand même interloquée. Elle choisit l’humour : «Je suis curieuse de goûter à une pomme de terre enrobée de feuilles d’or et à une poularde farcie de diamants ! »

Les quatre convives se mirent à rire discrètement, car les tables installées à l’extérieur sous la roseraie étaient bondées, et uniquement par la clientèle la plus huppée de Philadelphie durant le Centennial.

«Vous avez parfaitement résumé ce qui nous attend, Chère Scarlett. C’est pourquoi, si cela convient, ainsi qu’à vous, Melina et Liam, je suggère d’abandonner notre projet de sortie au théâtre pour avoir le temps de profiter de ces agapes entre amis. »

Les quatre jugèrent silencieusement qu’il serait plus agréable de se regarder les yeux dans les yeux que d’être confiné sur un siège de théâtre et astreint au silence.   

«Vas-tu enfin nous dévoiler pourquoi cet endroit est connu jusqu’à New York ? »

«L’histoire est ancienne et remonte en 1851. Les deux frères dirigeant le Delmonico de New York, qui était déjà célèbre, ont lancé un défi à Parkinson qui affirmait que la cuisine américaine valait la cuisine française servie au Delmonico. » (*2)

Restaurant he Delmonico à New York : d'abord situé au 56 Beaver street - De 1862 à 1876 sur la fifth avenue et 14th street - De 1876 à 1890 Fifth avenue et 26th street -
Restaurant he Delmonico à New York : d'abord situé au 56 Beaver street - De 1862 à 1876 sur la fifth avenue et 14th street - De 1876 à 1890 Fifth avenue et 26th street -
Restaurant he Delmonico à New York : d'abord situé au 56 Beaver street - De 1862 à 1876 sur la fifth avenue et 14th street - De 1876 à 1890 Fifth avenue et 26th street -

Restaurant he Delmonico à New York : d'abord situé au 56 Beaver street - De 1862 à 1876 sur la fifth avenue et 14th street - De 1876 à 1890 Fifth avenue et 26th street -

 

«Le Delmonico ? Leur cuisine est un régal dans le wagon-restaurant Pullman. A en croire Rhett, c’est encore plus somptueux à New York. Il m’a affirmé que, à moins d’avoir réservé des semaines à l’avance, ou d’être quelqu’un d’important, il faut se mettre sur une liste d’attente pour manger dans leur restaurant. A moins de connaître les propriétaires et d’être reçu en seigneur, comme Rhett, évidemment… » Scarlett, qui avait commencé sa phrase avec enthousiasme, la finit les sourcils froncés en se rendant compte qu’une fois de plus elle n’avait pas pu s’empêcher d’évoquer celui qu’elle avait décidé de chasser de son esprit.

Duncan se fit la même réflexion, irrité de l’entendre évoquer une nouvelle fois. Une fois de trop…

«Rhett ? » Liam posa la question presque machinalement. « Cet homme a de la chance de bénéficier d’un tel passe-droit. Est-ce un homme politique ?» 

De mauvaise grâce, Duncan répondit : «Rhett Butler. C’est l’ancien mari de Scarlett. »

Liam, en homme bien éduqué, n’eut pas la rudesse de relever que son ami faisait les yeux doux à une femme divorcée – très belle en l’occurrence…. Et avec ces yeux verts qui… Mais… «Ai-je bien entendu ? Rhett Butler ? Le courageux briseur de blocus qui nous a fourni des armes tant de fois au risque de sa vie ?»

Le pied droit de la jeune femme tapota nerveusement le plancher de la terrasse. Encore un qui s’est fait berner par le dévouement altruiste à la Cause de cet arrogant profiteur de guerre !

Cette fois, Duncan fut sur le point d’exploser de rage. Mais son ami ne savait pas la vérité sur cet odieux personnage. De toute façon, ce n’était pas le moment de la lui révéler devant Scarlett. Il préféra revenir au défi gastronomique.

«Oui. Je vous disais donc que ce duel, sans épées mais avec des fourchettes, s’est déroulé à la fois à New York et à Philadelphie. Imaginez : dix-sept gourmets – très riches – réunis pour goûter, pendant douze heures, pas moins, à… dix-sept plats. Eh bien ! C’est la cuisine américaine qui est sortie vainqueur, grâce à l’inventivité des recettes créées par Parkinson.

Restaurant de Philadelphie Parkinson's : James Parkinson, caricature intitulée "un réel personnage royal, dans le Confectioner's Journal 1875.

Restaurant de Philadelphie Parkinson's : James Parkinson, caricature intitulée "un réel personnage royal, dans le Confectioner's Journal 1875.

 

Je vous ferai grâce de les énumérer tous, mais le plus frappant a sans nul doute été le steak de tortue.» Il s’amusa de la légère grimace de sa sœur et de Scarlett : « Pas sûr que vous auriez voté pour celui-ci. Mais attendez la fin du repas pour découvrir leurs desserts, et surtout la spécialité de la maison !»

Entre-temps le maître d’hôtel leur avait fourni la carte. Le choix fut facile pour tous : « Volaille truffée braisée au Champagne ! Arrosé d’un excellent de Tokay provenant de la meilleure cave allemande… Que la fête commence !»

Il savait que Scarlett aurait plaisir à goûter les vins des rives du Rhin. Toutefois, Duncan prit soin de commander de la limonade pour sa sœur.

Son frère ne s’en rendit pas compte, mais Melina était déjà ivre. Ivre de sentir l’eau de Cologne discrète de son voisin de table ; les joues déjà en feu par la chaleur qui irradiait de cette présence mâle assise si proche d’elle…

Il lui avait à peine parlé. Mais sa main posée sur la nappe à quelques centimètres de la sienne et le gris métallique de ses iris la caressant par intermittence suffirent à la rassasier.

Liam Roberts, un Confederado du Brésil, natif de Alexandria, Louisiane : personnage du roman historique La Boutique Robillard (photographie générée par l'intelligence artificielle conformément à ma description).

Liam Roberts, un Confederado du Brésil, natif de Alexandria, Louisiane : personnage du roman historique La Boutique Robillard (photographie générée par l'intelligence artificielle conformément à ma description).

 

«Il est grand temps que tu nous révèles comment tu t’es retrouvé dans l’entourage d’un souverain sud-américain ! »

Scarlett renchérit : «Duncan a raison. Melina et moi en mourrons d’impatience. C’est étrange… A le voir cet après-midi assister à la démonstration de ce Monsieur… Bell, je crois, il avait l’apparence d’un vieil homme charmant et débonnaire. Si les gens présents ne s’étaient pas prosternés devant lui, il aurait pu être confondu avec un respectable grand-père faisant visiter le Centennial à ses petits-enfants. »

Liam éclata de rire. « Oh ! Scarlett ! Vous êtes adorable et perspicace – en partie. Je comprends que mon ami apprécie tant votre compagnie ! » Il échangea un regard complice avec celui-ci. «Il est vrai que Dom Pedro cultive la simplicité. C’est un monarque proche de son peuple. Mais quant à le qualifier de grand-père… Seriez-vous un tant soit peu cruelle, Chère Scarlett ? » Ne prenant pas garde à la présence de son ami, il fixa un peu trop longtemps ses yeux verts, puis il secoua la tête de gauche à droite en signe de dénégation en préférant en rire : «Ce « grand-père » a… 46 ans !»

L'Empereur du Brésil Pedro II à 45 ans, peint en 1875.

L'Empereur du Brésil Pedro II à 45 ans, peint en 1875.

 

«Vraiment ? Je suis confuse…» Elle fronça les sourcils de surprise, et ne se rendit pas compte qu’elle exprimait tout haut sa comparaison : «Mais… Rhett a trois ans de plus que lui ! Et pourtant… » Elle se pinça la lèvre inférieure pour chasser l’image de l’homme musclé, agile et dominateur qui était dans la fleur de l’âge pour détrousser tous les jupons qui s’agitaient autour de lui. Et pour l’enlacer avec rudesse et passion...

Rhett Butler enlaçant passionnément Scarlett O'Hara dans Autant en Emporte le Vent ((Vivien Leigh et Clark Gable)

Rhett Butler enlaçant passionnément Scarlett O'Hara dans Autant en Emporte le Vent ((Vivien Leigh et Clark Gable)

 

Duncan fut sur le point de faire un esclandre en public tant il était épuisé d’entendre « Rhett »  ou « Oncle Rhett» à longueur de journée. Heureusement, son ami répondit à sa question :

«Duncan, tu sais à quel point Dom Pedro a soutenu la Confédération en nous fournissant des bateaux de guerre. Eh bien ! Fidèle à sa parole, il a continué à aider le Sud à la fin de la guerre. L’idée a germé dans l’esprit du premier colon sudiste à fuir la défaite et s’installer au Brésil. Puis le Major Robert Meriwether – que tu as connu bien sûr puisqu’il est de Caroline du Sud-, est parti là-bas pour se renseigner sur la possibilité d’y établir une colonie.

Maison de William Norris, première famille américaine Confédérée au Brésil.

Maison de William Norris, première famille américaine Confédérée au Brésil.

 

L’idée plut à Dom Pedro. Il décida d’offrir à tous les anciens Confédérés des terrains pour un prix ridiculement modique. Il finança leur transport jusqu’à Rio de Janeiro, leur fournit un logement provisoire à leur arrivée et leur décerna rapidement la nationalité brésilienne. » (*3)

«Ce fut très généreux de sa part. Je t’avoue que je ne me suis pas rendu compte de ce mouvement de migration car je vivais à Paris à cette époque. »

« Ah ! N’évoquons pas Paris car je garde les Français dans mon cœur.»

Une fois encore, Scarlett se demanda pourquoi il recommença à la fixer, tout en faisant semblant de regarder derrière elle.

«L’Empereur y a vu une opportunité de développer la production locale de coton pour l’expédier en France et en Angleterre qui avaient perdu leur source d’approvisionnement avec l’effondrement du Sud. Nous avons importé aussi nos technologies, nos machines, notre savoir-faire et de nouvelles cultures comme celles du melon et des noix de pecan. Bref, ce fut un succès immédiat. Au fur et à mesure, les propriétaires d’anciennes plantations de coton et les fermiers se sont installés dans l’Etat de Sao Paolo, sur les rives d’un fleuve, principalement à Santa Bárbara d'Oeste.

Implantation des Confédérés américains au Brésil, dans l'Etat de São Paulo, village dee Santa Bárbara d'Oeste, baptisé plus tard Americana. photographie prise en 1906.

Implantation des Confédérés américains au Brésil, dans l'Etat de São Paulo, village dee Santa Bárbara d'Oeste, baptisé plus tard Americana. photographie prise en 1906.

 

Mais je doute que tu n’aies jamais entendu parler de cet endroit perdu. Enfin, la ville commence à prendre de l’importance avec la nouvelle construction de la voie ferrée et de la gare. C’est incroyable d’imaginer l’expansion : en l’espace de dix années, on estime qu’il y a dix-mille Sudistes qui ont imigré au Brésil.» (*3)

Scarlett et Melina étaient aussi passionnées par le récit de Liam que son ami. «Quelle aventure rocambolesque ! »

«Oui, mais les familles ayant quitté le Sud, le cœur brisé, n’avaient pas le choix : leurs plantations et leurs maisons avaient été brûlées, ou elles n’arrivaient pas à accepter la défaite de Lee et la suprématie du gouvernement yankee. Mais l’adaptation n’a pas été si facile, On a dû faire face tout d’abord à un problème important, la différence de religion et notre interdiction à être enterré dans un cimetière catholique.

Lettre d'un Confédéré de Caroline du Nord, fraîchement arrivé au Brésil, écrivant à son frère le25 septembre 1867. Il y raconte la difficulté d'adaptation des nouveaux arrivants Confédérés. (Source Printed & Manuscript Americana https://catalogue.swanngalleries.com) - Tombe d'un Confederados Americain au Brésil, dans le cimetière américain de Santa Bárbara d’Oeste pendant le Festival des Confédérés en 2016 (source Mario Tama Getty Image)
Lettre d'un Confédéré de Caroline du Nord, fraîchement arrivé au Brésil, écrivant à son frère le25 septembre 1867. Il y raconte la difficulté d'adaptation des nouveaux arrivants Confédérés. (Source Printed & Manuscript Americana https://catalogue.swanngalleries.com) - Tombe d'un Confederados Americain au Brésil, dans le cimetière américain de Santa Bárbara d’Oeste pendant le Festival des Confédérés en 2016 (source Mario Tama Getty Image)

Lettre d'un Confédéré de Caroline du Nord, fraîchement arrivé au Brésil, écrivant à son frère le25 septembre 1867. Il y raconte la difficulté d'adaptation des nouveaux arrivants Confédérés. (Source Printed & Manuscript Americana https://catalogue.swanngalleries.com) - Tombe d'un Confederados Americain au Brésil, dans le cimetière américain de Santa Bárbara d’Oeste pendant le Festival des Confédérés en 2016 (source Mario Tama Getty Image)

 

; il a fallu accepter la différence de mœurs car là-bas le brassage des mariages interraciaux est commun ; tout cela, couplé avec le changement d’alimentation et de climat nous donnent encore bien souvent le mal du pays. Je t’avoue que mes parents regrettent encore la douceur de vivre de notre Vieux Sud. J’ai beau leur expliquer que celle-ci a définitivement disparu aux Etats-Unis. Mais la nostalgie de nos racines est tenace dans notre communauté de Confederados, comme on nous appelle là-bas. »

«Que veux-tu dire ? Tes parents et toi avez déménagé au Brésil ? »

Liam bomba le torse : «Oui, chers amis, vous avez devant vous un Confederado ! Quand nous avons débarqué sur le quai de Rio de Janeiro, l’Empereur attendait notre groupe, comme il lui est arrivé de le faire au début de l’immigration des anciens Confédérés. (*3) Par chance, il m’a remarqué. C’est ainsi qu’au fil du temps et des années il m’a honoré de son amitié. Et me voici aujourd’hui à le suivre au Centennial, ce qui m’a permis de te retrouver, mon Ami. Ce voyage d’affaires a été une réussite car j’ai trouvé dans le Hall des Machines un nouveau système qui va faciliter le traitement des balles de coton de ma plantation et surtout de nouveaux métiers à tisser pour ma filature. D’ailleurs, si vous avez le temps demain, faites un tour au Hall de l’Agriculture. Le coton de l’Entreprise Roberts a contribué à décorer le Pavillon du Brésil.»

 Il prit un air sérieux, surpris lui-même par ce qu’il allait dire : « Te rends-tu compte, Duncan, ma manufacture textile est une des plus importantes du Brésil ! Quel chemin parcouru depuis que nous avons dû quitter notre Sud… »

Duncan le félicita avec le même sérieux : «Je ne suis pas étonné par ton succès, mon Ami. Tu es brillant, honnête et courageux. Tu me donnes une idée : si je voyais des échantillons de tes tissus, je pourrais éventuellement les utiliser pour La Mode Duncan. Il va falloir que nous nous revoyions bientôt.»

Melina osa enfin prendre la parole : «Cela a dû être difficile de quitter votre maison natale ! »

Il lui répondit tristement : « Oh… ma maison…. Elle est partie en feu, comme neuf dixième d’Alexandria… »

 

L’ancien officier Duncan hocha la tête, ayant vécu « de l’intérieur » la tragique  « Campagne de Red River » avec son ami. Sa sœur se rembrunit et parla doucement, dans un accès de commisération pour le Confederado : « Alexandria en Louisiane ? Mon Dieu, nous avons tous entendu parler de ce drame. Je suis tellement triste pour vous et votre famille, Liam ! »

Il lui tapota légèrement le dessus de la main en guise de remerciement : «Je suis touché par votre sollicitude, Melina. La nuit du 13 mai 1864 restera éternellement gravée dans nos mémoires comme l’Enfer. Et celui qui en a ouvert les portes, et qui s’en est vanté est ce damné Brigadier General Smith avec son régiment détaché de celui d’un autre criminel, William Sherman ! » (*4)

« Sherman ! » La haine et la rage toujours vivaces transpercèrent dans le cri de Scarlett à la seule évocation de ce général honni.

«Pendant que j’étais avec Duncan sur le front, mes parents m’ont raconté cet nuit cauchemardesque : les premiers régiments de l’Union avaient quitté la ville sans faire de dégâts. Mais Smith, auparavant sous les ordres de Sherman, en décida autrement. Certains de ses soldats mirent le feu à différents endroits de la ville. Avec la chaleur et la sécheresse, les maisons en bois ont été calcinées à la vitesse d’un fétu de paille. Pour être sûr de tout saccager et de continuer leur politique de la « Guerre Dure », ils ont aspergé les clôtures et les bâtiments en pierre d’un mélange explosif de térébenthine et de camphène. Enfants ou vieux, tous essayaient de s’enfuir. Les animaux brûlaient vivants. Certains, comme mes parents, ont bien essayé de sauver quelques biens. Mais ils ont dû tout abandonner pour essayer de sauver leur vie. Ce n’était que tintements de cloches, explosions, cris d’effrois, et gémissements de souffrance et d’agonie. Oui, l’Enfer sur terre ! » (*4)

«Cinq mois plus tard, le 15 Novembre, Sherman a ouvert une autre porte de l’Enfer en mettant le feu à Atlanta ! Jamais je n’oublierai… » Scarlett finit sa phrase la gorge nouée.

Rhett Butler et Scarlett fuyant Atlanta en flammes, avec dans le chariot, Mélanie, son bébé Beau, Wade et Prissy, dans le film Autant en Emporte le Vent.

 

Sans craindre d’afficher sa proximité avec Scarlett devant sa sœur, Duncan lui prit la main et la colla contre sa joue pour lui insuffler sa chaleur avant de l’embrasser avec dévotion. «Ma courageuse Scarlett… »

Celle-ci fut touchée par ce geste tendre. Qu’importait que celui-ci soit fait en public ? Ils étaient à Philadelphie, personne ne les connaissait, et ils avaient l’apparence d’un couple marié.

En étant témoin du comportement du grand séducteur, Liam eut intuition que Duncan était sérieusement amoureux. Celui-ci avait pourtant juré les grands dieux, lorsqu’ils profitaient d’un mouvement de répit sur les champs de bataille, que jamais, oh grand jamais, il ne se laisserait plus reprendre par la passion. Et voilà que cette belle aux yeux verts et aux cheveux noirs de jais l’emprisonnait dans sa toile. Une belle aux yeux verts et aux cheveux noirs de jais…  Non ! Moi aussi j’ai juré il y a longtemps de tirer un trait sur mon amour. C’est le passé. Il faut plutôt que je me distraie en profitant de la présence de la délicieuse Melina. J’ai l’impression étrange qu’elle est en train de réussir à faire battre mon cœur à nouveau…

«Je vous avais promis une surprise pour le dessert. » Duncan consulta la carte apporté par le Majordome : «Depuis que le Marquis de La Fayette a été conquis par la glace à la vanille spéciale concoctée par Parkinson, on vient partout dans ce Restaurant pour déguster ses deux inventions : sa glace à la pistache, et mieux encore le Champagne frappé à la glace. Alléchant, n’est-ce pas ? »

Les souvenirs tristes mis de côté, la soirée continua, aussi légère que l’inoubliable Champagne frappé à la glace. D’autant plus que l’Hôtel Continental donnait un bal dans sa grande salle de réception.

Les deux cavaliers alternèrent les danses avec les deux jeunes femmes.

Le cœur de Melina s’emballa au rythme de la valse chaque fois que le Confederado l’enlaçait - avec la distance adéquate requise pour une jeune fille de bonne famille. Jamais elle n’avait ressenti –et elle en était certaine, ne ressentirait -, une telle exaltation dans les bras d’Alexander Dean.

Liam prit plaisir à voir la jolie blonde aux yeux bleus rougir sous son étreinte. Sa candeur était rafraîchissante et un mélancolique rappel à la douceur du Vieux Sud qu’il avait abandonné. Quel dommage de devoir quitter les Etats-Unis si tôt, regretta-t-il.

Duncan profita sans vergogne de son apparence d’époux pour poser sa main dans le bas du dos de Scarlett afin de coller – autant que la décence le permettait – sa poitrine tentante contre sa veste de smoking.  Il lui murmura à l’oreille : « Octobre…. Vais-je pouvoir attendre jusqu’à cet éternité ? Vous m’imposez un supplice de Tantale. »

Ce qui ravit la « cruelle » Scarlett. Elle ne pensa qu’à danser, danser ! Si le plus bel homme du Sud roucoulait en lui glissant subrepticement des mots d’amour, cela n’en était que plus jouissif. Danser jusqu’à s’en enivrer, pour tenter d’oublier le bal irlandais de Washington, et la lascive Habanera Cubana serrée contre le corps brûlant de Rhett Butler…

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Mercredi, 21 juillet 1876, 22 heures, à bord du paquebot Ville de Bordeaux, dans l’Océan Atlantique

 

Il resservit Archibald et Nikolaas.

Quand ce fut le tour de Percevejo, l’homme assis à côté du jeune homme repoussa poliment le bras de Rhett. «Il est trop jeune pour boire de l’alcool.»

Percevejo parut gêné. Ce dernier répondit diplomatiquement : « Je préfère l’eau. » Et il se saisit de la carafe. 

Archibald échangea avec Rhett un regard entendu. Qu’un adolescent boive un verre de vin n’était pas une affaire d’Etat en France ! Pourtant, Rhett eut l’intelligence de s’excuser platement. « Je suis confus de m’être trompé sur son jeune âge, mais votre fils est si grand qu’il parait avoir vingt ans.»

En effet, de prime abord, la stature élancée du jeune homme pouvait prêter à confusion. A l’observer plus attentivement pourtant, la carrure de ses épaules n’était pas encore celle d’un homme mûr, et ses traits fins trahissaient sa jeunesse. Avec ses grands yeux innocents et sa tignasse épaisse et bouclée, il a tout l’air d’un ange peint par Michel Ange. Mais un ange né au Brésil, à la peau bronzée par le soleil et aux cheveux d’un noir de jais. 

Nikolaas parut satisfait de sa réponse. Il tapota fièrement les biceps du garçon : « Oui, tu vas bientôt me dépasser si tu continues à grandir. Quant aux muscles, voilà le résultat d’avoir chevauché par monts et par vaux dans la pampa !»

Mal à l’aise parce ce que l’attention était braquée sur lui, Percevejo tenta d’y mettre un terme : «Pai…»

Mais « Pai » - que Rhett avait réussi à traduire comme signifiant « père » -, avait finalement baissé sa garde devant l’étranger. Il taquina gentiment le jeune homme : «Si tu veux conserver cette musculature, il va falloir que tu trouves un autre sport physique maintenant que tu es quasiment prisonnier à Rio de Janeiro ! J’espère que tu t’es inscrit à des compétitions dans ton école des Arts et Métiers ! »

«L’Ecole des Arts et Métiers ?  C’est intéressant, Percevejo. Qu’avez-vous choisi comme section de spécialisation ?»

Nikolaas ne le laissa pas répondre à la question de Rhett et proclama fièrement : «La gemmologie ! Ce brillant jeune homme va apprendre le plus beau métier du monde, celui de diamantaire, pour prendre ma succession !»

Diamantaire au XIXe siècle (source : Salle des Ventes Ader Paris www.ader-paris.fr)

Diamantaire au XIXe siècle (source : Salle des Ventes Ader Paris www.ader-paris.fr)

 

Percevejo baissa la tête pour cacher sa moue. Rhett rit son cape : Encore un père qui veut imposer ses choix à son fils. Je suis curieux de savoir si cet obéissant jeune homme va se plier au bon vouloir paternel.

Rhett insista pour qu’ils restent encore un peu dans le salon réservé aux hommes, mais Nikolaas jugea qu’il était l’heure pour Percejevo et lui de regagner leur petite chambre.

Alors le Charlestonien et le Français refirent le monde en buvant à l’Art, à la France et aux femmes. Mais surtout pas à une certaine femme….

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Auteur : Arlette Dambron.

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Philadelphie en 1876, Independance Hall - gravrue de Theodore Poleni - (source Library of Congress)

Philadelphie en 1876, Independance Hall - gravrue de Theodore Poleni - (source Library of Congress)

 

Notes sur le chapitre 59 :

(*1) Restaurant de James Parkinson, 180 Chestnut Street, à Philadelphie : j’avoue avoir « triché » sur la date en situant mon récit en 1876 : d’après les informations que j’ai trouvées, James Parkinson (mort en 1895) s’est désengagé de son restaurant dans les années 1860. Toutefois, il était encore très actif et écrivait des chroniques sur la qualité de la cuisine américaine en 1876. Il aurait voulu que le Centennial mette plus en avant la gastronomie américaine plutôt que française, mais il semble qu’il y ait eu une divergence politique. Quoiqu’il en soit, les célèbres plats de Parkinson ont continué à être servis et célébrés pendant longtemps (peut-être à la même adresse, mais je n’ai pas trouvé d’autres informations.). Un livre a été consacré récemment à ce dîner à mille dollars. La première adresse en 1853 a pu être au 1017-1019 Chestnut Street, Philadelphia (source Library of Congress https://www.loc.gov/pictures/item/2002725450/.)

 

(*2) Restaurant Delmonico New York : voyez le chapitre 41 Enfin Seuls.  Jusqu’en 1862, il était situé au 56 Beaver Street ; de 1862 à 1876 déménage sur Fifth Avenue et 14th Street – de 1876 à 1897,  Fifth avenue and 26th street – de 1897 à aujourd’hui, Fifth Avenue et 44th Street.

 

(*3) les Confederados étaient les Sudistes partis immigrer au Brésil principalement sur les rives du fleuve Ribeirão Quilombo qui appartenait en ce temps-là à la municipalité de Santa Bárbara d'Oeste, et qui est maintenant la ville de Americana.

Chaque année, les descendants de ces premiers émigrants Sudistes célèbrent cet événement dans la ville d’origine, Americana, Santa Barbara d’Oeste.

The Confederacy Made Its Last Stand in Brazil - https://www.history.com/news/confederacy-in-brazil-civil-war

Confederados, Wikipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Confederados

 

(*4) L’incendie d’Alexandria, en Louisiane : le 13 mai 1864, l’Armée de l’Union se retire d’Alexandria en direction du fleuve Mississippi. Le dernier des régiments à quitter la ville, celui du Brigadier General Smith, met le feu à différents bâtiments et maisons. 9/10 de la ville fut détruit.

Source The burning of Alexandria - https://64parishes.org/burning-alexandria

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